Si vous visitez le Japon, vous verrez certainement une catégorie d'homme en principal vêtu de costume noir ou bleu sombre, qui se pressent dans les couloirs du métro aux premières heures de la journée, ou au contraire tard dans la nuit. Ces hommes, ce sont des Salarymen. Les salarymen travaillent en moyenne douze ou treize heures par jour, et leur journée ne se termine pas à la sortie des bureaux. Bien souvent, ils ont l'obligation de retrouver leurs collègues pour dîner et prolonger la soirée dans les bars ou les pachinko (machines à sous Japonaise). Ce n'est pas à proprement parlé une obligation, mais il faut savoir que le "non" dans la culture Japonaise ne se fait pas trop. Ainsi quand vos collègues ou votre suppérieur hiérarchique vous demande si vous voulez les accompagner jusqu'au bout de la nuit, il est très rare qu'un salaryman refuse, de peur d'être mal vu de son manager et éviter, par exemple, une mutation dans une filiale lointaine, on ne part d'ailleurs jamais du bureau avant son chef.
Une fois la nuit venue, vous pourrez admirer cette étrange créature qu'est le salaryman tituber dans les rues de Tokyo. Si le salaryman est tant dévoué à son entreprise jusqu'à mettre sa vie de famille de côté, c'est tout simplement car cette attitude relève des fondements du contrat social japonais. Le salarié donne tout son temps à son entreprise, et en contrepartie, l'entreprise lui offre un emploi à vie, puisqu'au Japon il n'est pas coutume de quitter une entreprise pour aller en voir une autre qui propose un meilleur salaire. C'est ainsi que vous verrez les salarymen envahir les rues des grandes villes du Japon pour aller s'entasser dans des izakayas (restaurants) et boire, rire, parler, entre collègues, pour oublier les heures interminables de boulot jusqu'à plus soif.
La grande caractéristique du salaryman, est qu'il est très souvent saoul, ce qui dénote de façon considérable dans les décors Japonais si respectueux des citoyens ne voulant déranger personne. Comment reconnaître un salaryman ? : costume souvent en vrac, cravate désérée, bien souvent endormi à des endroits complètement improbables.
Pour comprendre cette "tradition", il faut savoir qu'au Japon, les salaires ne progressent qu'à l'ancienneté. C'est pourquoi les personnes en CDI acceptent d'en baver les premières années en échange d'une garantie d'emploi à vie et une minuscule mais régulière augmentation annuelle.
Découvrez donc notre galerie de photos qui témoignent de l'état des salarymen en fin de soirée :